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57’500 euros de peines requises pour un élevage de la marque Herta et près de 13’000 signatures contre Nestlé

9 Avr 2022 | Communiqué web, Agriculture et industrie

Mercredi 6 avril 2022, le délibéré du procès concernant l’élevage de 9’000 cochons exploités et maltraités pour le compte de la marque Herta en France a été rendu au Tribunal correctionnel de Moulins. L’association L214 avait révélé des images choquante de cet élevage en décembre 2020 et février 2021. Herta est encore détenue à 40% par Nestlé. Aussi, la COA avait adressé fin 2020 un courrier à la multinationale qui s’était rapidement murée dans le silence. Raison pour laquelle la COA avait lancé une pétition en 2021, accompagnée d’un reportage vidéo. Cette pétition a recueilli près de 13’000 signatures et a été vue par plus d’1,3 millions de personnes sur les réseaux sociaux. Elle exhortait les dirigeants de Nestlé à adopter une attitude responsable, à agir rapidement pour les cochons de la marque Herta, pour tous les animaux encore exploités par Nestlé pour ses produits laitiers, et plus généralement par l’agro-alimentaire suisse. Nestlé a préféré ignoré l’appel.

Une condamnation historique en France

Pour les propriétaires de l’élevage français de cochons concerné, situé à Limoise (Allier), des peines d’un montant total de 57 500 € ont été requises par le procureur de la République, dont:

  • 3 750 € avec sursis pour privation d’abreuvement et animaux laissés sans soins (contravention);
  • 3 750 € avec sursis pour placement ou maintien d’un animal dans un environnement pouvant être cause de souffrance (contravention) : sol ajouré dans lequel les porcelets se coincent les pattes, absence de nettoyage;
  • 50 000 € (dont 30 000 € avec sursis) pour le délit de mauvais traitements: coupe routinière des queues des cochons.
  • Les éleveurs ont été finalement condamnés, mercredi 6 avril, à 25 000 euros d’amende pour «mauvais traitement à animal», par le tribunal correctionnel de Moulins. Une peine de 50 000 euros d’amende, dont 25 000 avec sursis, a été prononcée par le tribunal, considérant que la coupe systématique de la queue des animaux était un acte de maltraitance.

L’association L214 a salué une condamnation «historique»: «Pour la première fois, la justice condamne la pratique de la coupe systématique des queues (caudémie), interdite depuis près de vingt ans par l’arrêté du 16 janvier 2003» mais toujours pratiquée, a souligné l’association dans un communiqué. «C’est une décision majeure, un signal envoyé à toute la filière porcine», s’est félicitée Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, à l’issue du jugement».

La cruauté envers les animaux et l’hypocrisie de Nestlé révélées au grand jour

En novembre 2020, la Coalition animaliste (COA) et l’association Animae, deux entités suisses, avaient adressé un courrier au Président de Nestlé, Paul Bulcke, et à son CEO Ulf Mark Schneider, suite à l’enquête de L214 de 2020. Nos deux associations avaient en effet été profondément choquées de découvrir la maltraitance subie par les cochons de l’élevage intensif français. Une situation d’autant plus choquante lorsque l’on compare la réalité vécue par les animaux et la publicité mensongère de la marque Herta pour sa «filière Préférence» créée en 2013 déjà. Les dirigeants de Nestlé ont rapidement choisi la stratégie du silence face à la COA et Animae.

Raison pour laquelle nous avions lancé une pétition en 4 langues qui a été signée par près de 13’000 personnes. Promue sur les réseaux sociaux, elle a bénéficié d’une importante visibilité (+ d’1,3 million de personnes) surtout en Suisse et en France, mais également en Allemagne et en Espagne, des pays où est implantée la marque Herta.

Le reportage vidéo qui accompagne la pétition met en lumière l’hypocrisie de la multinationale suisse, ses mensonges vis-à-vis de la population et son lobbying acharné pour préserver ses propres intérêts. Il explique également que Nestlé a été propriétaire à 100% de la marque Herta de 1986 à 2019. La firme a donc pratiqué et cautionné ce type d’élevage intensif extrêmement maltraitant et totalement irrespectueux de la dignité animale, pendant plus de 30 ans. Durant toutes ces années, des centaines de milliers de cochons ont subi l’enfer pour le compte de Nestlé, à l’insu de la population.

La multinationale, qui a récemment emprunté le virage végétal pour suivre les tendances du marché, est néanmoins toujours copropriétaire d’Herta à hauteur de 40%. En tant que co-responsable de cette marque, elle devrait tout mettre en œuvre pour stopper la cruauté qu’endurent toujours les cochons Herta actuellement exploités par Casa Taradellas, son partenaire espagnol. Mais elle ne le fait pas.

Face au mutisme de la firme suisse, la COA invite la population à boycotter tous les produits Nestlé d’origine animale.