Agriculture et industrie

Vers une Suisse sans élevage ni industrie animale

Une agriculture suisse 100% végétale est-elle possible ? Oui, selon un spécialiste de l’Agroscope. Mais le défi est de taille, car l’élevage et l’abattage d’animaux pour produire viande, lait et oeufs domine l’agriculture suisse depuis des décennies. C’est sans compter la pisciculture. Les industries du pays utilisant des matières premières d’origine animale ou testant leurs produits sur des animaux doivent aussi relever le défi. Parmi elles, le textile, la cosmétique, le nettoyage ou la pharma. Heureusement, de belles innovations fleurissent dans tous ces domaines.  

86,5 Mios

86’452’254 animaux ont été tués dans les abattoirs suisses en 2021, dont une grande part dans le canton de Fribourg. C’est 3,3 millions de plus qu’en 2020. La pêche professionnelle a tué quant à elle 900 000 kg de poissons en Suisse en 2021.

Source(s):
Protection suisse des animaux (PSA)
Office fédéral de la statistique (OFS) 

 

 

9,8 Mrds

C’est le coût de la production agricole animale en Suisse en 2018, qui comprend aussi le fourrage pour animaux. En comparaison, la production végétale ne représente que 3,9 milliards (mrds) de fr. de dépenses.

Source(s):

2 Mios

2 millions de personnes pourraient être nourries avec l’équivalent du fourrage importé chaque année en Suisse pour les animaux d’élevage (1.4 Mio de tonnes) si ces surfaces agricoles étaient cultivées pour l’alimentation humaine

Source(s):
OFEV (Office fédéral de l’environnement)

12,7%

12,7% des gaz à effet de serre suisses sont émis par l’agriculture, dont 55% par les animaux dits de rente, 26% par le travail des sols et les engrais, 19% par l’épandage du fumier.

Source(s):

Problèmes et solutions

Quels sont les problèmes majeurs causés par l’élevage et l’industrie animale?
  • L’exploitation et le massacre de dizaines de millions d’animaux chaque année en Suisse, sans nécessité
  • Des pratiques d’élevage et d’abattage qui maltraitent les animaux, en particulier dans l’élevage intensif
  • Une société ou la violence envers les animaux de rente, réduits au rang de produits ou machines à produire, est banalisée
  • L’émergences des épizooties dans les élevages, pouvant se transformer en zoonoses, y compris en pandémies
  • Le développement de la résistance aux antibiotiques utilisés dans les élevages
  • La surconsommation de produits d’origine animale et les maladies non transmissibles qui y sont associées
  • Le réchauffement climatique en raison des émissions élevées de gaz à effet de serre émis par l’agriculture animale
  • La pollution des sols et des eaux et la destruction de la biodiversité
  • La surconsommation d’eau pour produire des denrées d’origine animale par rapport à la production végétale
  • Un dépendance alimentaire accrûe face à l’étranger
  • La précarité des métiers dans les élevages et les abattoirs
  • Les coûts faramineux liés à la production agricole animale supportés par les contribuables et la société.
Comment la Suisse peut-elle progressivement évoluer vers une production végétale, plus éthique et plus durable?
Les principaux obstacles à surmonter (liste évolutive)
  • Les lobbies de l’agro-alimentaire et l’Union suisse des paysans (USP), leurs relais politiques
  • La position conservatrice de l’Union suisse des paysans (USP) qui ne favorise pas l’adaptation progressive et positive de la branche
  • Le blocage de la politique agricole suisse sous influence, qui freine ou empêche les évolutions nécessaires
  • La disproportion des subventions publiques accordées à la production animale plutôt qu’à la production végétale
  • L’utilisation incohérente de la surface agricole suisse et les mythes entretenus par les défenseurs de l’élevage
  • Le manque d’initiatives pour faciliter la transition professionnelle des métiers de l’élevage et de l’industrie animale
  • La précarité des métiers liés à l’agriculture, l’élevage et l’abattage et les difficultés d’adhérer aux changements
  • La perception de l’animal dans les milieux de l’élevage et le manque de formation à l’éthique animale
  • L’opacité des élevages et des abattoirs et l’impossibilité de voir la maltraitance qui s’y opère
  • Le système de contrôle dans les élevages et les abattoirs inapte à lutter sérieusement contre la maltraitance animale.
Les actions prioritaires à déployer (liste évolutive)
  • La diminution du cheptel suisse et une politique agricole et territoriale clairement orientée vers la végétalisation de la production
  • Un changement de stratégie de l’Union suisse des paysans (USP) pour soutenir réellement ses membres face à l’évolution des métiers
  • La mise en place de mesures incitatives publiques pour végétaliser la production, notamment via les subventions
  • Des mesures d’accompagnement et des aides tangibles pour les acteurs de la filière animale qui souhaitent végétaliser la production
  • Des dispositifs d’accompagnement pour les éleveurs et éleveuses qui souhaitent garder leurs animaux, sans plus les exploiter ou les tuer
  • Le renoncement à la construction de nouveaux abattoirs, la fermeture progressive des abattoirs existants ou leur transformation
  • Le basculement vers des dispositifs provisoires d’abattage mobiles ou à la ferme très encadrés
  • Des systèmes de contrôle dans les abattoirs et les élevages plus performants, en attendant la fin de l’abattage
  • La révision de la loi sur les épizooties pour mettre fin aux abattages de masse d’animaux sains ou guérissables
  • La dénonciation publique des cas de maltraitance dans les élevages et les abattoirs
  • La dénonciation de la précarité des métiers de la filière animale et de la violence qui y est liée
  • De meilleurs conditions cadre pour les métiers de la terre et une valorisation de ces métiers
  • Une réglementation interdisant des formes de maltraitance légalisées (conditions de détention et d’abattage précaires des animaux, vaches gestantes à l’abattoir, gazage ou broyage d’animaux, vaches à hublot, séparation des mères et de leur progéniture, mutilations sans anesthésie, inséminations artificielle à répétition, sélection génétique, abattage d’animaux à un stade de vie précoce, etc.)
  • Des dispositifs d’intervention et de sauvetage d’animaux en difficulté dans les élevages
  • La création de sanctuaires ou de refuges pédagogiques et leur soutien par les autorités.

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