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Première interpellation sur le spécisme au Parlement neuchâtelois

6 Juil 2022 | Communiqué web, Politique et droits des animaux

Samedi dernier, la députée Verte Cloé Dutoit a déposé une interpellation au Grand Conseil neuchâtelois intitulée « spécisme : quelles pistes pour sortir d’une société maltraitante ? ».  Après le Parlement fédéral, il s’agit du troisième parlement cantonal où s’effectue une telle démarche, sous l’impulsion de la Coalition animaliste (COA). Cette dernière se réjouit que Lionel Rieder, député PLR, ait cosigné l’interpellation. Aucun député de ce parti ou d’un parti de droite ne l’avait fait auparavant. Neuf autres membres du Grand Conseil l’ont co-signée.

Evolution négative des chiffres de l’abattage

En Suisse, plus de 86 millions d’animaux ont été abattus en 2021, soit 3,3 millions de plus qu’en 2020. L’abattoir des Ponts-de-Martel a tué davantage d’animaux en 2021 qu’en 2015. La COA dénonce cette tendance à la hausse qu’elle juge néfaste et contreproductive pour la population et l’intérêt commun. Elle reflète l’attitude actuelle des trois autorités exécutives déjà interpellées sur la question du spécisme. Les exécutifs suisse, genevois et fribourgeois ont en effet préféré évincer, détourner ou minimiser le problème plutôt que de l’affronter. C’est d’autant plus grave, à l’heure où l’on sait qu’une végétalisation de la production et de la consommation de denrées permettrait d’augmenter la capacité d’autosuffisance alimentaire de la Suisse et freiner la hausse des prix. La prise en compte du spécisme dans les programmes politiques permettrait en outre de diminuer drastiquement les dépenses publiques et de régler de gros problèmes d’ordre éthique, sanitaire, écologique, social et économique.

Abattoir des Ponts-de-Martel, août 2019, Neuchâtel
Abattoir des Ponts-de-Martel, Neuchâtel, août 2019 – Source : OCOHA

Définition du spécisme – Rappel

Le spécisme est une discrimination à l’égard des animaux n’appartenant pas à notre espèce, considérés comme des êtres inférieurs pouvant être exploités, commercialisés et tués pour notre consommation et nos intérêts. Cette vision a favorisé pendant longtemps le développement d’une société anthropocentrée, où des centaines de milliards d’animaux sont maltraités et abattus chaque année dans le monde. En Suisse, des dizaines de millions d’animaux sont toujours concernés.

Une lutte qui doit dépasser les clivages politiques

La COA espère que le gouvernement neuchâtelois saura appréhender la lutte contre le spécisme de manière objective et pragmatique. Les enjeux et les problèmes qui y sont directement ou indirectement liés sont majeurs et évidents. Parmi les cosignataires de l’interpellation, on trouve principalement des député·e·s du parti des Vert·e·s et du POP. Pour la première fois, la démarche bénéficie du soutien d’un député du PLR. Le but de la COA, association bénévole et transpartisane, est d’impliquer progressivement tous les partis dans la lutte contre le spécisme.

Lien vers l’interpellation