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Le soutien aux calèches hippomobiles en Ville de Genève a perdu de la voix au Conseil municipal

20 Nov 2024 | Communiqué web, Culture, sports et loisirs

La pétition « Mettons un terme à l’activité des chevaux de calèche dans la ville de Genève », co-déposée par la COA et par le collectif « Stop.Calèches.Genève » a passé le cap de la commission des pétitions et du Conseil municipal. Alors que certains partis rêvaient de la classer, ces deux instances l’ont renvoyée au Conseil administratif.

Tout comme la COA, la SPA Genève estime que la pratique est incompatible avec le bien-être animal

Le 6 novembre 2023, la Présidente et le Vice-Président de la COA ont été auditionnés par la commission des pétitions sur le sujet, ainsi que deux membres du collectif « Stop.Calèches.Genève ». Toutes et tous ont pu faire valoir leurs arguments, notamment en faveur du bien-être animal et de la sécurité publique.

Les mois suivants, ce fut au tour des Attelages du Léman, du service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV), du département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité (DACM), du Service de l’aménagement, du génie civil et de la mobilité (AGCM), et finalement de la société protectrice des animaux (SPA) d’être également auditionnés. La COA se félicite, sur la base du rapport de commission du 1er juillet 2024, que le Président de la SPA ait confirmé les propos de la COA, arguant que la pratique des calèches en ville de Genève « représente de la maltraitance du fait de la circulation entre la rue du Rhône et le lac, sous trente degrés, sur du goudron et entre les voitures et les vélos. Les chevaux ne sont pas habitués à ce type de traitement, même si l’humain tente de les habituer au fil des mois ». Tout comme la COA, il estime que, « dans un monde plus moderne, les chevaux doivent être remplacés par des moyens électriques, avec les mêmes touristes derrière. Les calèches n’ont pas leur place au milieu du trafic, surtout en plein été avec des températures sous lesquelles les chevaux n’ont pas l’habitude de travailler. L’activité est bénéfique aux touristes, mais ceux-celles-ci peuvent être promené-e-s d’une autre manière ».

Au terme de nombreux échanges, la position de la commission a été très partagée. Cette dernière a finalement préféré renvoyer la pétition au Conseil administratif par 4 oui (1 PLR, 3 S) contre 2 non (UDC, MCG) et 8 abstentions (2 PLR, 2 LC, 3 Ve, 1 EàG).

Plusieurs membres du Conseil municipal nient toute forme de lien possible entre calèches hippomobiles à Genève et maltraitance animale, tout en minimisant les problèmes de sécurité publique

Lors de la session plénière du 29 octobre 2024 du Conseil municipal genevois, de nombreux détracteurs de la pétition ont tenu à prendre la parole pour discréditer notre démarche, tout en se déclarant proches ou  « amis des chevaux ». Ils ont pu montrer à quel point ils niaient une quelconque forme possible de maltraitance animale en lien avec la pratique des calèches hippomobiles genevoises. Pourtant, la raison principale pour laquelle de plus en plus de villes occidentales abandonnent cette activité touristique est justement lié au bien-être animal. Certains en ont aussi profité pour dénigrer l’antispécisme et ses représentants. La COA a pu relever à cette occasion quelques exemples de propos tenus à l’ère où la sentience animale fait l’objet d’un consensus scientifique et où l’exploitation animale est de plus en plus dénoncée et remise en question.

Didier Lyon, UDC, président de la Commission des pétitions 

  • « L’animal est la plus belle conquête de l’homme »
  • « Les accusations de maltraitance contre les calèches sont infondées »
  • « La pétition repose sur des arguments exagérés et des informations mensongères »
  • L’entrepreneur (Les Attelages du Léman ») est victime de groupes idéologiques extrémistes antispécistes »

Christian Steiner, MCG, conseiller municipal, ancien conducteur de calèche

  • « Nous sommes en présence de « COA antispéciste « ..gens qui sont déconnectés de la réalité mondiale »
  • « Il y a une liberté de commerce dans ce pays, dans ce canton…..et si quelqu’un a envie d’exploiter une calèche et a obtenu toutes les autorisations, c’est son plein droit »
  • « L’animal est la plus belle conquête de l’homme, de l’être humain, qu’on l’a domestiqué pour qu’il travaille. »
  • « Pétition inadéquate, fantaisiste, exagérée et mensongère »

Daniel Dany Pastore, MCG, conseiller municipal, qui a pratiqué l’équitation pendant 20 ans hors de la Suisse

  • « Il y a chevaux et chevaux. Vous passez sur l’autoroute, et avant Nyon, quand vous rentrez sur Genève, il y a des chevaux dans les champs là…Ceux-là, ils vont être tous être tués, pour la boucherie. Mais ces chevaux là, c’est de la viande sur pieds. Je suis désolé, ils sont sensibles peut-être à la pluie, au soleil, au vent, au chaud, au froid, mais dans la tête, c’est des brontosaures, ils ont pas de cerveaux, ou très peu, juste pour l’usuel. Alors il y en a qui rigolent et je pense que ce sont les ignares….donc c’est comme ça….Alors ces chevaux (hippomobiles)…(…)…ce sont des chevaux de trait, évidemment ce n’est pas le vaillant cheval fier d’allure, etc., c’est un autre système…(…). »

Luc Barthassat, hors parti, conseiller municipal, dont la famille avait anciennement un élevage de chevaux agricoles

  • « On avait aussi des chevaux qui étaient là pour tirer, et même dans l’agriculture…..Ces chevaux étaient spécialisés pour tirer certaines choses, les corbillards, par exemple…les laitiers, les jardiniers. C’était des chevaux qui étaient faits pour ça et qui aimaient ça ! »

Patricia Richard, PLR, conseillère municipale, cavalière depuis l’âge de 8 ans

  • « J’ai rarement vu des chevaux (les Attelages du Léman) aussi bien traités que ceux-là… »
  • « Or, là nous sommes, dans cette pétition, qu’avec du dogme, de l’idéologie et des personnes qui n’y connaissent malheureusement pas grand chose, c’est bien dommage. »

La COA relève que les opposants à la pétition ont également minimisé, voire nié toute possibilité d’accident ou de danger pour la population genevoise. Or, les accidents sont réguliers en Suisse et dans le monde, comme les pétionnaires l’ont souligné et illustré.

La COA remercie Maryelle Budry, d’Ensemble à Gauche, ainsi qu’Anna Barseghian, représentante des Vert-e-s, pour leur intervention en faveur de la pétition et de la condition animale en général. Elle regrette toutefois que les partis qu’elles représentent n’aient pas fait de même.

La COA félicite Jules Lorenzi pour son intervention détaillée, percutante et appréciée. Elle remercie le parti socialiste qui soutient la pétition jugée tout à fait pertinente. Ce parti à reconnu à la fois le problème de la matraitance animale et de la sécurité publique.

Finalement, la majorité du Conseil municipal a décidé de renvoyer la pétition au Conseil administratif. Relevons le Conseil municipal avait très largement accepté, en mai 2022, la motion visant à permettre le retour des calèches hippomobiles à Genève. Cette nouvelle séance plénière, faisant suite à la pétition, montre que le soutien à la pratique s’est amoindri en 2 ans au sein de cette instance politique, ce pourquoi il faut se réjouir.

La balle est à présent dans les mains du Conseil administratif.

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